C'est le courage de continuer qui compte.
Madame la Maire, chers collègues, Mesdames, Messieurs,
Je rassure tout de suite chacun, je ne prendrai pas moi 25 minutes.
La richesse des échanges que nous venons d'avoir il y a quelques instants avec les Conseillers de Quartier dit mieux que ces quelques mots pourquoi les élus Socialistes et Républicains voteront dans quelques instants le renouvellement des Conseils de Quartier.
Je remercie à mon tour les 8 présidents – habitants pour leurs interventions, très diverses et libres dans la forme, qui montrent toutes une activité importante et soulignent toutes la volonté de continuer la démarche engagée. Il y a eu, certes, des changements de présidents dans presque tous les Conseils, mais quand on voit parfois la vitesse de changements ou le taux d'absence dans les rangs de certains groupes d'élus, l'opposition devrait relativiser sa critique et souligner plutôt l'engagement bénévole de citoyens.
Nous avons écouté avec attention et une forme de fierté ce qu'ont dit les Conseillers de Quartier ; une forme de fierté car nous sommes, élus Socialistes et Républicains, résolument engagés dans les démarches de démocratie participative, et le bilan et prospective que les Conseillers de Quartier ont partagé avec nous -y compris avec toutes leurs parts de critiques et de regrets, avec toutes leurs parts d'ombres- sont pour nous un élément qui nous confirme dans notre engagement pour cette démocratie participative.
Permettez-moi de reprendre précisément ce qu'avait dit Winston CHURCHILL le 11 novembre 1947 devant la Chambre des Communes, ce qu'il avait dit et souvent ramené à une expression réduite, transformée et décontextualisée : « Beaucoup de formes de gouvernement ont été testées, et seront testées dans ce monde de péché et de malheur. Personne ne prétend que la démocratie est parfaite ou omnisciente. En effet, on a pu dire qu'elle était la pire forme de gouvernement à l'exception de toutes celles qui ont été essayées au fil du temps; mais il existe le sentiment, largement partagé dans notre pays, que le peuple doit être souverain, souverain de façon continue, et que l'opinion publique, exprimée par tous les moyens constitutionnels, devrait façonner, guider et contrôler les actions de ministres qui en sont les serviteurs et non les maître ».
Winston CHURCHILL a tout résumé : nous ne sommes pas omniscients, les habitants sont les meilleurs spécialistes de leur vie, et la souveraineté populaire doit s'exprimer en permanence.
Nous sommes pleinement favorables à la démocratie représentative. Nous y sommes tellement favorables que nous la vivons aussi avec modestie et que nous ne voulons pas la réduire à un bulletin de vote que l'on glisse dans une urne tous les 6 ans. La démocratie active n'est pas un moment bref, c'est une réalité continue qui doit s'incarner au quotidien par des formes de démocratie participative. La démocratie représentative et la démocratie participative ne s'opposent pas, ces 2 formes se complètent et se nourrissent mutuellement, elles sont le socle d'une démocratie active, engagée.
Mais la démocratie participative n'a de sens que si elle n'est pas un habillage, une excuse, la feuille de vigne qui pointe ce qu'elle prétend cacher : une absence de réflexions, d'actions et de réalisations.
Les conseils de quartiers ne sont peut être pas une pratique nouvelle en France, comme l'ancien exécutif le note, mais la réalité locale était différente.
Avec d'autres ici, j'ai été membre actif des Conseils de Développement créés après 2001. Avant -comme d'autres, ici- de renoncer : sans moyens de fonctionnement ou d'investissements, on nous demandait de travailler sur une ville théorique qui n'avait pas vocation un jour à exister en dehors des réunions publiques à laquelle parfois quelques élus de l'époque acceptaient de venir nous écouter ou peut être de nous entendre. Plutôt qu'un Conseil, on nous avait en conscience créé un « comité » tel que les définissait Winston CHURCHILL : « Un groupe de personnes incapables de faire quoi que ce soit par elles-mêmes qui décident collectivement que rien ne peut être fait ». Nous n'avions pas les moyens de faire quoique ce soit, et donc ce fut un plein succès : nous ne faisions rien ! [Pour reprendre une expression de l'opposition] Il n'y avait pas alors de problème de face émergée de l'iceberg alors, car il n'y avait pas d'iceberg.
Ce n'est pas la voie que nous avons choisi : les Conseils que nous avons créés ont des moyens autonomes -certains peuvent aujourd'hui trouver que 1,5M€ dédiés en 3 ans ce n'est pas beaucoup, c'est toujours largement mieux que les 0% d'avant!-, ils ont déjà un bilan, des réalisations, et ce n'est pas eux qui vont jusqu'aux Conseillers Municipaux mais le Conseil Municipal qui va vers eux, avec un Conseil officiel et dédié.
Cette démarche n'est pas isolée : Conseil des Seniors, Conseil de la Vie Associative, Conseil Citoyen (le 1er de la Métropole à avoir participé aux comités de pilotage sur le Contrat de Ville), Conseil Consultatif des Parents d' Élèves, états généraux sur le sport ou le handicap, des réunions dédiées sur les grands projets urbains (Médiathèque – Maison de Quartier du Mas, Esplanade TASE, PUP Karré, PUP Gimenez,…),… et avec à chaque fois sur l'impulsion des habitants des modifications concrètes des projets tels qu'ils avaient initialement été proposés. Dans ma délégation d'Adjoint à la Maire à l'Urbanisme, qui a suivi les projets urbains ou le PLU-H, je peux dire, simplement, que du Nord du Sud ou Sud du Sud, de la Grappinière au Village jusqu'au Pont des Planches, il n'y a pas un seul quartier de notre commune sur lequel l'avis des Conseillers de Quartier n'a pas été pris en compte sur les projets immobiliers et le PLU-H.
Depuis 3 ans, nous n'avons pas manqué de volonté et d'ambition en matière d'initiatives démocratiques, et à chaque fois notre volonté a rencontré l'engagement constructif de Vaudaises et de Vaudais.
Et surtout, nous n'avons pas fait de tous ces espaces de dialogue, de propositions et de co-construction des chambres d'enregistrement ou de café du commerce : la parole est libre, d'autant plus libre que des moyens dédiés ont été alloués, avec une pleine jouissance par les conseils ; la parole est libre car les élus ne doivent pas participer, pour permettre des échanges autonomes et apolitiques, et non pas les débats partisans, ceux-là ont leur place en Conseil Municipal où les élus siègent (en tant qu'élu, je n'ai été présent qu'invité en raison de mes délégations, notamment lors de présentations des projets immobiliers les plus gros, la règle que je maintiens depuis le début du mandat étant bien qu'ils soient travaillés en Conseil de Quartier avant un éventuel dépôt de permis de construire, je fais cette précision pour ne pas laisser une rumeur mensongère s'installer) ; et surtout chaque Conseil peut s'enorgueillir d'avoir des résultats concrets et visibles, sur le futur PLU-H, sur des projets immobiliers qui ont été notablement modifiés, sur des équipements publics qui ont été construits et qui rythment maintenant notre espace communal ; samedi dernier encore nous inaugurions avec Mme la Maire, l'adjoint de quartier et le président habitant du Conseil du Pont des Planches -et bien sûr tous les Vaudaises et Vaudais présents pour cette occasion-, nous inaugurions un parcours santé, pour animer le parc de la Rize.
Il y a bien sûr de l'impatience, car les temps technique et administratif sont longs. Il y a bien sûr des mécontentements car tout n'a pas pu se faire ou se faire encore. Et parce que tout ne se fera pas.
Mais permettez-nous de croire que ces impatiences sont aussi un signe du succès des Conseils : c'est parce qu'il y a des choses de faites que l'on s'impatiente de ce qui ne l'est pas encore. À l'époque du Conseil de Développement, il n'y avait pas d'impatience, il n'y avait plus d'impatience, puisque rien ne se faisait et n'allait se faire. Donc on libérait son temps jusqu'au moment où il n'y avait plus à s'impatienter, juste l'interrogation du temps perdu à travailler pour ne rien faire.
Nous ne mésestimons pas et méprisons encore moins les impatiences qui se sont exprimées et qui s'exprimeront encore. Mais nous restons persuadés qu'elles sont aussi le signe de la liberté de parole laissée et le signe de la vitalité des Conseils de Quartier, de toutes les structures de démocratie participative que nous avons développés depuis 3 ans avec des élus engagés dans leur Conseil et présents sur le terrain, je veux aussi le souligner et remercier chacun de nos 4 adjoints de Quartier pour cet engagement sincère et leur forte présence sur « leurs » quartiers.
Pour conclure, je reprendrai une dernière fois Winston CHURCHILL : « Le succès n'est pas final, l'échec n'est pas fatal, c'est le courage de continuer qui compte ». Des succès, les Conseils vaudais en ont déjà eu ; des échecs, il y en aura sûrement, mais ils ne pourront pas nous arrêter, car nous avons la volonté de continuer notre démarche de démocratie participative, et nous savons que les Vaudais ne manquent de courage et voudront continuer à faire vivre les conseils que nous avons créés, ils voudront continuer à proposer et à réaliser, ils continueront à faire de l'engagement citoyen et le lien social sur Vaulx-en-Velin des réalités et des succès.