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La République, chemin de l'espérance partagée.

Publié le par Stéphane GOMEZ

C'est aujourd'hui un lieu commun de dire que notre société vit mal. Face aux difficultés économiques, politiques ou morales, notre lien social, notre envie commune -qui fondent la République- se fragilisent. La République, qui est pourtant la réponse, aujourd'hui est rendue responsable des maux.

 

Les politiques, dont une minorité n'a pas été exemplaire, qui n'ont pas su rappeler que les réponses étaient globales et non particulières, ont amplifié le rejet, favorisant le « dégagisme » dont se nourrissent les extrêmes.

 

En réaction, dans un monde qui se complexifie, trop souvent les réponses simplistes prédominent. Hier, on voulait prendre l'argent du patron, aujourd'hui on phantasme contre le plus pauvre qui abuserait du système. Hier dans un monde bipolaire on dénonçait l'hydre américaine libérale, aujourd'hui on rejette le monde ouvert, multiculturel, tel qu'il est ; on nie cette richesse pour la feuille de vigne d'un « roman national » imaginaire, inventé. La réponse populiste, pour erronée qu'elle est dès que l'on pousse l'analyse, est une réponse rapide, plus accessible qu'une réponse précise et développée.

 

« On est toujours l'étranger de quelqu'un », nous rappelle Tahar Ben JELLOUN. Les réponses à toutes nos difficultés ne se construisent donc pas en s'opposant mais en recherchant les ponts, les liens, qui vont nous réunir, qui vont nous renforcer, pour faire société ensemble. Faire société ensemble plutôt que les uns contre les autres.

 

Face aux périls, la solution n'est pas dans la recherche du bouc émissaire. Elle est bien plus complexe, elle est dans la recherche des liens qui nous permettront de vivre ensemble et de nous renforcer, elle est dans l'effort collectif plutôt que la chasse aux sorcières, elle est dans l'ouverture aux autres plutôt que le repli nombriliste, illusoire et mensonger.

 

Tahar Ben JELLOUN a dit qu'« on est tous à la recherche d'une frontière, une ligne claire entre le rêve et la réalité ». Pourtant, cette ligne, c'est à nous, collectivement, d'en fixer le trait pour ouvrir la réalité dans le rêve. C'est à nous de préférer les réponses où l'on fait ensemble plutôt que contre.

 

En mai, en juin comme par la suite, continuons à faire société ensemble, à emprunter les chemins de l'espérance, continuons à faire vivre notre République.

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