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Nous à qui n'appartient guère plus.

Publié le par Stéphane GOMEZ

Madame la Ministre,

Monsieur le Maire,

Chers Collègues,

Mesdames, Messieurs,

 

Notre expression sera brève sur cette délibération, mais les élus Socialistes et Républicains tiennent à cette rapide intervention.

 

Notre système démocratique, il faut l'accepter, est fait de débat mais aussi de polémiques. Cela rentre dans les règles de ce jeu, pour en rythmer et en marquer les temps.

 

Il y a des moments aussi qui n'appellent à rien d'autre que l'unanimité, qui refondent notre communauté partagée.

 

Je l'ai souvent dit, je le répète : une des plus grandes réalisations de ce mandat pour moi sera le plan ADAP, le programme d'accessibilité en 9 ans de tous les espaces communaux aux personnes en situation de handicap. Cela sera sûrement peu visible, peu valorisé, cela concerne sûrement peu de personnes. Et pourtant cela dit la société que nous voulons, une société qui inclut, qui rassembent, où l'on va vers l'autre la main tendue plutôt que le point serré, où le fort aide le faible, où la majorité n'est pas la tyrannie de la norme contre le minoritaire.

 

Dans le nouveau drame que vivent les Haïtiens et les Haïtiennes, à la place qui est la sienne, la Ville de Vaulx-en-Velin veut dire là aussi la société que nous voulons, où nous, Vaudais, sur un territoire souvent âprement touché par les difficultés sociales et sociétales, nous voulons rester solidaire avec celles et ceux dont la situation quotidienne est bien pire encore. Nous que certains du hauts de leurs berlines de fonction considèrent comme les gueux de la République, « Nous les gueux, Nous les peu, Nous les rien [Nous les chiens, Nous les maigres, Nous les nègres], Nous à qui n'appartient guère plus [même cette odeur blême des tristes jours anciens] » nous sommes de cette société qui inclut contre ceux qui divisent.

 

Bien sûr, cette solidarité n'est pas aveugle. On peut dire aussi dans cette catastrophe naturelle les responsabilités humaines dans le nombre de victimes et dans la réalité de celles et ceux aujourd'hui abandonnés. Mais l'esprit critique doit avoir son temps : nous ne sommes pas là pour proposer un vœux enflammé -on a connu ça- pour dénoncer l'impérialisme supposé des uns et l'hypocrisie tiers mondiste des autres.

 

Quand le navire coule, qui écope est sûrement moins important que de savoir à combien on écope. La Ville de Vaulx-en-Velin fera partie de la 2ème catégorie, le bateau revenu à bon port toutes les bonnes questions pourront être posées.

 

Comme je veux être rapide et comme je crains de décevoir si j'interviens sans citer, permettez moi de reprendre en conclusion cette pensée prêtée par Alphonse de LAMARTINE à Toussaint LOUVERTURE : « Je suis de la couleur de ceux qu'on persécute. Sans aimer, sans haïr les drapeaux différents, partout où l'homme souffre il me voit dans ses rangs. Plus une race humaine est vaincue et flétrie, plus elle m'est sacrée et devient ma patrie ».

 

Avec cette aide votée par la Ville de Vaulx-en-Velin, nous voulons dire au peuple haïtien que sans cesser d'aimer notre drapeau, dans cette souffrance qui est la sienne nous sommes de ses rangs, ils sont de notre patrie.

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