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Le huitième cercle de l'Enfer de Dante est celui de la tromperie

Publié le par Stéphane GOMEZ

Le huitième cercle de l'Enfer de Dante est celui de la tromperie

Madame la Maire,

Chers collègues,

Mesdames, Messieurs,

Compte-tenu des enjeux des délibérations de ce soir (Contrat de Ville Métropolitain, Convention Locale d'Application du Contrat de Ville), nous ne pouvons que regretter de nouveau l'absentéisme sur les rangs d'une partie de l'opposition, celle issue de l'ancien majorité du Front de Gauche.

 

Compte-tenu du contenu des délibérations de ce soir, nous ne pouvons que comprendre l'absentéisme de nouveau sur les rangs d'une partie de l'opposition, celle issue du Front de Gauche.

Depuis des mois, on nous répète, sur ces bancs là, combien les agents souffrent, subitement, depuis le 30 mars 2014 au soir. En une nuit, soudain, un monde s'effondrait, le paradis des agents n'était plus, nous entrions dans les 9 cercles de l'enfer dantesque. On commençait, naturellement, par les limbes, on devait peut-être sautés les cercles de la luxure et de la gourmandise (quoique…), pour aller directement à la colère ou l'avarice, à moins que nous soyons déjà dans celui de l'hérésie; on nous dira alors quel dogme nous blasphémons, puisque nous parlons bien de dogmes que nous ne respecterions point puisque la loi, elle, nous la respectons scrupuleusement.

Le huitième cercle est celui de la tromperie. Je dis cela comme ça.

Depuis un an, donc, on nous répète que les agents souffrent, que les conditions que nous faisons sont inacceptables, peut être même illégales (on attend quand même qu'on nous dise un jour comment et en quoi cela l'est). Ils le savent, ceux qui parlent pour d'autres, puisqu'ils sont les garants proclamés des agents qui viendraient en masse se confier à eux (comme se confieraient d'ailleurs aussi les présidents d'association, les responsables de clubs, etc… décidément on est une commune où on parlerait beaucoup, surtout hors des instances de débat, que nous avons pourtant développé…).

Je me permets quand même de rappeler que, quand nous avons étés élus, cela faisait 2 ans que le CHSCT (le Comité d'Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail), où se discute notamment le rapport annuel sur les conditions de travail et le bien être des salariés, cela faisait 2 ans que ce CHSCT ne s'était plus réuni. Face à la saine colère de ceux qui se disent aujourd'hui à ce point soucieux du bien être des travailleurs, on ne peut être que dubitatif de constater que l'outil de base de suivi et de garantie des conditions de travail et de bien être des agents n'était plus réuni.

Je me permets de rappeler que les résultats du compte administratif de 2013 avait démontré que dans la masse salariale des années précédentes, c'est l'emploi précaire qui avait fortement augmenté, aux dépens des postes statutaires plus protecteurs pour les agents. Sur le mandat précédent, la masse salariale pour les emplois titulaires fut en hausse de 7%, contre une hausse de 22,2% pour les emplois précaires : c'est à l'emploi précaire qu'avait eu largement recours l'ancien Exécutif ! On nous parle de l'inquiétude des agents de la Ville, mais l'inquiétude des agents de la Ville elle vient peut-être de là, quand l'ancien Exécutif qui nous faisait des leçons d'économie et de solidarité avait largement recours à la précarité. Depuis, on nous donne l'explication, la feinte: on n'aurait pas le choix quand il s'agit de postes avec des financements croisés. Mais des exemples de fonctionnaires sur des postes à financement croisés nous démontrent que ce n'est pas vrai. Mais qu'importe la véracité du propos, seule l'excuse compte.

Et nous en sommes maintenant là, à cette délibération, qui nous dit quoi? Que pendant des années et jusqu 'à notre élection des agents, notamment parmi les catégories C, ont été contraints à des heures supplémentaires au-delà du maximum légal!

On s'interroge: quand on est de l'auto-proclamée « vraie Gauche », n'est-on pas contre les heures supplémentaires et pour les hausses de salaire et la création de postes? Aurai-je manqué une étape dans la dialectique de « vraie Gauche »?

 

On ne peut être que dans l'aspect gestionnaire et légal des choses, et dire qu'aujourd'hui nous devons appliquer la loi suite à un rappel de la Comptable Publique. On peut aussi être dans l'analyse politique des choses: il y a la rhétorique que l'on nous sert à satiété, et il y a la réalité des faits, brute et froide, celle d'un système qui ne fonctionnait plus à tel point que l'on pouvait claironner « Code du Travail », « protection sociale », « hausse des salaires » et « création de postes titulaires » et pratiquer en réalité « violation du droit du Travail", « mauvaises conditions de travail », « heures supplémentaires contraintes » et « précarité ».

 

Le huitième cercle est celui de la tromperie. Je redis cela comme ça.

 

Nous voilà donc aujourd'hui dans cette réalité des faits brute et froide, celle que nous affrontons depuis un an, celle de remettre le droit dans notre Ville.

La Comptable Publique nous laissait 2 possibilités, recouvrir les trop-perçus ou faire une remise gracieuse. Comme le dit l'antienne, « du passé faisons table rase »! Nous pouvions demander le remboursement de ces sommes trop perçues, c'était notre droit. Le sens de l'apaisement, compte-tenu des sommes en jeu -faibles pour le budget de la Ville mais plus importante pour le niveau de vie d'une personne- appelle à une remise gracieuse; l'Adjoint délégué au Personnel nous dira si cela est bien passé en Comité Technique, pour être sûr que nous n'ayons pas de remarque au prochain Conseil sur l'illégalité présumée de cette délibération. Le sens de l'apaisement appelle à une remise gracieuse, mais cela ne change rien sur le fond: l'ancien Exécutif a eu une pratique illégale, il nous revient à nous de remettre le droit dans notre Ville. La vraie Gauche, c'est celle qui agit en conséquence, pas celle qui claironne sa vertu.

Le sujet pourrait tellement faire rire s'il n'était si pathétique, qu'on pourrait en parler encore des heures, mais il est temps de conclure. Alors je dirai seulement en la matière, pour terminer le cheminement dantesque, que le 9ème et dernier cercle est celui de la trahison, mais certains le savent bien qui avaient dès le début commencé par celui-là.

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F
Punchi le Stéphane !!! Bravo<br /> Françoise
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